mercredi, juin 28, 2006

un nouveau parti en France


aida allouache

Pour une décroissance fondée sur l'équité, la soutenabilité et les valeurs humanistes, démocratiques, républicaines, non-violentes, écologiques, défendant les droits humains et combattant toutes les formes de discrimination et de totalitarisme.


Le cadre- Les valeurs humanistes et démocratiques, le partage et la sobriété.- L’affirmation du caractère universel de la décroissance.- L’inscription délibérée comme contre-pouvoir considéré comme élément essentiel de la transformation sociale.

Aujourd’hui, le choix n’est plus entre croissance et décroissance, mais entre décroissance et récession. Chacun comprend qu'une croissance infinie est matériellement impossible dans un monde fini, a fortiori quand nous en touchons les limites. Mais, plus que de la croissance économique, c’est bien de « l’idéologie de croissance » qu’est malade notre société, c’est-à-dire de l’idée d’un monde sans limites, où la croissance et le développement sont sans fin. La destruction de la nature est la conséquence et le reflet matériel de cette idéologie qui s’attaque d’abord à l’humain et à la société. En effet, l’humain ne se structure, comme personne et comme société, qu’en devenant capable de s’autolimiter. C’est à cette condition que son humanité peut s’épanouir.

Plutôt que de faire face à ce qui fait notre maladie, notre société se déresponsabilise actuellement en se reposant sur la technoscience, devenue une véritable religion inconsciente. De là sont nés les concepts de « développement durable », « écocroissance », « alterdéveloppement », « autre croissance », etc. La décroissance, elle, vise à resituer les réponses sur le plan politique. Le partage et la sobriété sont en effet les clés d’un avenir viable et désirable sur notre planète, pour des raisons écologiques bien sûr, mais avant tout pour renouer avec les valeurs qui fondent notre humanité. Cela se traduit individuellement par la « simplicité volontaire », mais rien ne sera possible sans la dimension collective et démocratique. C’est le rôle qu’entend jouer le Parti pour la décroissance.

La crise écologiqueEffet de serre, destruction de la biodiversité, épuisement des ressources naturelles : pour la première fois à l'échelle globale l'humanité se trouve confrontée aux limites naturelles de la planète. La responsabilité première incombe aux pays « riches ». Ceux-ci consomment l'essentiel des ressources naturelles du globe et imposent leur modèle de développement économique et culturel au reste du monde. Le mode de vie des « sociétés de consommation », déjà insoutenable pour la Terre, est physiquement impossible à généraliser à l’ensemble de l’humanité.

Face aux risques de dériveNos « sociétés de croissance », fondées sur l'idée d'une capacité infinie de la nature d’absorber notre expansion, se trouvent face à une crise exigeant une profonde évolution culturelle. Cette évolution radicale, dans la mesure où elle ne pourra pas se contenter de réponses superficielles, doit faire face au défi de l’extrémisme. Le Parti pour la décroissance est particulièrement attentif aux risques de dérives antihumanistes, antipolitiques, scientistes, totalitaires... ou de logiques binaires conduisant par exemple à nier l’intégralité des apports du progrès de la médecine. La décroissance soutenable est une transformation démocratique conditionnée par le respect des droits humains.

Pas une idéologieLa décroissance n’est pas l’inverse de la croissance. Elle n’est pas une idéologie de substitution à l’idéologie de croissance. La décroissance est d’abord une désintoxication, une désaliénation, un désencombrement face à un phénomène que l’on nous présente comme naturel (la croissance matérielle et le développement économique) alors qu’il est artificiellement construit. Notre premier objectif, avant de passer à la phase des propositions, est de rétablir l’esprit critique. Avant d’être « écologiste », au sens scientifique du terme, le Parti pour la décroissance poursuit un combat humaniste qui vise à refuser de voir l’Humain réduit à ses fonctions économiques – producteur-consommateur –, pour redonner du sens à la société et aux individus qui la composent.

PropositionsLe Parti pour la décroissance n'a pas de programme « clés en main » et ne souhaite pas en concevoir. Nous voulons favoriser la diversité des approches de la décroissance. Les propositions pour la décroissance sont par contre nombreuses : relocaliser l’économie, c’est-à-dire réduire la distance entre producteurs et consommateurs, en privilégiant l'économie locale et les circuits économiques courts, désindustrialiser au profit de l’artisanat, refuser la propagande publicitaire et la grande distribution, mettre en place le revenu maximal autorisé, sortir de l’automobile, soutenir une agriculture paysanne délivrée de la chimie et des organismes génétiquement modifiés (OGM), réduire les changements climatiques en bannissant les énergies fossiles, sortir du nucléaire, etc. Il ne manque plus que la volonté politique et démocratique de mettre en place ces choix de société.

La décroissance comme contre-pouvoirL’article 1 du Parti pour la décroissance stipule :A l’exception des communes de moins de 3 500 habitants, il n'est pas possible d'appartenir à un exécutif et d'être membre du Parti pour la décroissance (c’est-à-dire que les élus du Parti pour la décroissance se limitent à l’opposition). Le Parti pour la décroissance se définit expressément comme un contre-pouvoir. L'objectif du Parti pour la décroissance est d'infléchir tant le politique, dans toute sa représentation, que les individus dans un sens plus humaniste et plus écologiste. Tout élu du Parti pour la décroissance ne peut avoir qu'un seul mandat. Tout élu du Parti pour la décroissance concluant un accord avec un autre parti ou mouvement, et participant à un exécutif, se met de lui-même en dehors du mouvement, jusqu'au terme de cet accord.
S’il devient partie d'un exécutif, son adhésion est automatiquement suspendue. Il ne peut plus s'exprimer au nom du Parti pour la décroissance.Ce préalable constitutif du Parti pour la décroissance a trois fonctions :1° Affirmer que la décroissance n'est pas une idéologie. C'est à l'ensemble de la société, dans ses oppositions, de se transformer radicalement.2° Ecarter les tentations carriéristes.3° Insister sur le fait que le politique seul ne pourra que partiellement apporter des solutions à la crise écologique, sociale et humaine, celle-ci nécessitant aussi une prise de conscience et une responsabilisation de l'ensemble des individus, et donc un changement de comportement de chacun tout en d'essayant d'en convaincre tous.

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